lundi 31 mars 2014

Remaniement: l'Education nationale, délicate équation pour Hollande

 
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Il en avait fait le pivot de sa campagne de 2012. Deux ans plus tard, en pleine débâcle électorale, les jeux semblent faits. Et l'avenir de Vincent Peillon, le trublion de la Rue de Grenelle, s'écrit aujourd'hui. 

Remaniement: l'Education nationale, délicate équation pour Hollande
L'avenir de Vincent Peillon se joue dans les heures qui viennent.

 

Restera? Restera pas? Alors que la rumeur politique annonce un remaniement imminent, le microcosme éducatif s'angoisse: faut-il s'attendre à un nouveau changement de ministre, pour un ministère qui réclame du temps et de la constance? Vincent Peillon, candidat déclaré aux européennes, va-t-il quitter son ministère après être resté en poste moins de deux ans?
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Pour Hollande l'équation est complexe. L'avenir de Vincent Peillon, comme de nombreux ministres, semble suspendu au nom du prochain Premier ministre. La victoire écrasante de la droite aux élections municipales fragilise un peu plus le ministre de la réforme contestée des rythmes scolaires. Certains maires, comme Alain Juppé à Bordeaux, forts de leur assise électorale, pourraient être tentés de freiner la mise en oeuvre de la semaine de 4,5 jours.

 

Autre difficulté: les élections européennes. Les leçons des municipales et la forte poussée du FN laissent penser que le parti de Marine Le Pen transformera l'essai aux européennes. Peillon, candidat dans le Sud-Est, où le FN a fait ses plus gros scores, pourrait perdre encore quelques plumes dans cette bataille. Dans cette configuration, le maintien de Jean- Marc Ayrault, qui entretient des relations exécrables avec Vincent Peillon, pourrait signifier un départ du ministre. L'hypothèse d'une entrée de Manuel Valls à Matignon, régulièrement avancée, conforterait davantage Vincent Peillon: les deux hommes font en effet partie avec Pierre Moscovici et Stéphane Le Foll, de la "bande des quatre", et se rêvent en hommes forts du PS.
Quelle que soit l'issue de cette journée de tracatations ministérielles, l'éducation sera la grande perdante de ce début de quinquennat. La "refondation" de l'école a été menée, mais sans réel effet sur l'opinion, encore moins dans les salles des profs. La promesse des 54 000 postes est rendue de plus en plus incertaine par la nécessité pour le prochain gouvernement de trouver 50 milliards d'euros. Enfin, le débat autour des rythmes scolaires semble avoir absorbé toute l'énergie de réforme de ce ministère. Et l'élan manque pour les années qui viennent. Vincent Peillon l'a bien compris. François Hollande, qui ne s'est jamais intéressé aux questions éducatives, ne peut l'ignorer. 

 

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