jeudi 19 juin 2014

Rythmes scolaires: les "Gilets jaunes" menacent de perturber les départs en vacances

Le mouvement de parents opposés à la réforme des rythmes scolaires, créé en février 2013, est bien décidé à ne pas se faire oublier par Benoît Hamon. Et lui pose un ultimatum.

Le mouvement des Gilets Jaunes regroupent des parents opposés à la réforme des rythmes scolaires. A moins de trois semaines des vacances d'été, les Gilets jaunes ont décidé de se rappeler au bon souvenir du ministre de l'Education. Le mouvement de parents qui milite contre la réforme des rythmes scolaires organisait ce jeudi une conférence de presse, avec la participation de Claire Leconte, chronobiologiste, Christian Schoettl, maire de Janvry, dans l'Essonne, d'où est parti le mouvement des Gilets jaunes, Pierre Favre, président de la section parisienne du Syndicat national des écoles, et Céline Fabre, enseignante dans un établissement toulonnais appartenant au Réseau Ambition Réussite. Cette dernière est aussi la coordinatrice des Gilets jaunes de la région Provence Alpes Côte d'Azur.

Vous affirmez vouloir dénoncer la "désinformation", sur la réforme des rythmes scolaires. Le mot n'est-il pas un peu fort?

Pas du tout. Nous avons en notre possession plus de 10 000 délibérations de conseils municipaux opposés à la réforme des rythmes scolaires, 50 maires ont déposé des recours auprès du conseil d'Etat contre cette réforme, d'autres comme Christian Schoettl, maire de Janvry, ont annoncé leur intention de ne pas l'appliquer dans leur ville, plus de 54 000 personnes ont liké notre page Facebook... C'est la réalité: la réforme des rythmes scolaires est rejetée par beaucoup d'élus et par la majorite des parents. Ceux d'entre eux qui n'avaient pas encore pris la mesure du problème découvre aujourd'hui, en recevant les emplois du temps de leur enfant à partir de la prochaine rentrée, à quel point cette réforme va être préjudiciable aux élèves.

Et pourtant Benoît Hamon, comme Vincent Peillon avant lui, continue de dire que tout va bien se passer?

C'est de la désinformation.

Quels sont les termes de l'ultimatum que vous avez posé au ministre de l'Education?

Depuis plus d'une année nous demandons à être reçus pour exposer notre point de vue, sans succès. C'est d'autant plus énervant que d'autres mouvements qui cassent et détruisent des biens publics réussissent à obtenir un rendez-vous en deux semaines... Donc, soit le ministre accepte de nous recevoir dans les trois jours, soit il doit s'attendre à des départs en vacances catastrophiques, et à une rentrée mouvementée. Nous sommes prêts à faire ouvrir tous les péages des autoroutes des vacances, à occuper les écoles, à boycotter les mercredis... Nous avons aussi commencé à prendre contact avec des élus opposés à la réforme pour qu'ils ferment les écoles le jour de la pré-rentrée.

Qu'en pensent les syndicats enseignants?

Sud Education et la CGT nous ont déjà dit qu'ils appeleraient à la grève à la rentrée pour s'opposer à la mise en place de la réforme. En tant qu'enseignante, je n'ai vraiment pas envie d'en arriver à ces extrémités, mais c'est désormais au ministre de prendre ses responsabilités.

 Source : http://www.lexpress.fr/education/rythmes-scolaires-les-gilets-jaunes-menacent-de-perturber-les-departs-en-vacances_1552635.html#TJA9QVUX2tpCSQXz.99

Par Sandrine Chesnel, publié le 19/06/2014 à 19:58

Le budget de l'Education nationale dans le rouge, selon la Cour des comptes

Le rapport de la Cour des comptes sur les perspectives et la situation des finances publiques classe le ministère de l'Education nationale parmi les ministères à "risque budgétaire", alors que le gouvernement cherche à maîtriser la dépense publique. En creux, une nouvelle charge contre les 54 000 postes prévus par la Gauche.
Le budget de l'Education nationale dans le rouge, selon la Cour des comptes
 
Le Premier président de la Cour des Comptes Didier Migaud lors d'une conférence de presse le 17 juin 2014 à Paris. (afp.com/Bertrand Guay)


Réduire le déficit en maîtrisant la dépense publique. Cette année encore la Cour des comptes adresse un sévère avertissement au gouvernement, en dénonçant la croissance de la dépense, et notamment de l'emploi public. Dans ce contexte, les 54 000 postes budgétés au ministère de l'Education nationale pour la durée de la mandature Hollande apparaissent comme une épine dans le pied de l'exécutif. Un an plus tôt, la Cour des comptes avait déjà dénoncé cette mesure phare de la campagne de 2012 dans son rapport "Gérer les enseignants autrement". Elle estimait alors que l'Education nationale ne souffrait pas d'un manque de moyens mais d'une "utilisation défaillante des moyens existants".

Un risque de dépassement de 0,2 à 0,4 milliard d'euros

Mais cette difficulté en rencontre une autre: le ministère peine à recruter. Et cela fait peser un risque supplémentaire sur le budget. "La sous-exécution du schéma d'emplois en 2013, qui s'explique essentiellement par des recrutements moins nombreux que prévu dans les ministères "prioritaires" (en particulier à l'Éducation nationale), pourrait se traduire par un rattrapage pour atteindre les cibles cumulées de recrutements nets sur le quinquennat". En clair, non seulement les recrutements supplémentaires prévus dans les ministères prioritaires, dont l'Education nationale, alourdissent la dépense publique, mais ils comptent parmi les "facteurs de risque qui vont dans le sens d'une croissance plus forte que prévu de la masse salariale".
Autre risque budgétaire, récurrent celui-là: "la surestimation du nombre de départs en retraite qui pourrait aussi se traduire par une moindre économie au titre du schéma d'emplois". Cela a un nom: "le sous-financement GVT (glissement vieillesse technicité)(1)". Une expression un peu barbare qui traduit une chose simple: plus les enseignants travaillent longtemps, mieux ils sont payés, et donc plus ils coûtent cher.
L'Education nationale compte ainsi parmi les ministères "à risque budgétaire" listés par la Cour des comptes. Outre le problème de financement lié aux départs en retraite moins nombreux que prévu, la difficulté à faire le plein de recrutements, la Cour s'inquiète également du financement des contrats aidés: "Il n'est pas non plus exclu que les crédits prévus en LFI 2014 - 239 millions d'euros - pour les contrats aidés des assistants de vie scolaire (AVS-i) permettent de financer la totalité du surcoût lié à la création de 30 000 de ces contrats à la rentrée 2013."
Au total, pour le ministère de l'Education, le risque de dépassement pourrait se situer entre 200 et 400 millions d'euros.

Geler les effectifs des ministères prioritaires

A partir de ce constat, la Cour avance plusieurs recommandations:
- le gel des effectifs des ministères prioritaires, dont l'Education nationale (qui combiné à la poursuite de la baisse des effectifs dans les ministères non-prioritaires, permettrait de dégager une économie annuelle de 450 millions d'euros).
- la rénovation des régimes indemnitaires communs à tous les fonctionnaires (intégration de l'indemnité de résidence dans la base indiciaire et mise en extinction du dispositif ; meilleur ciblage des primes de mobilité, forfaitisation et gel du supplément familial de traitement; révision des majorations en faveur des agents travaillant outre-mer selon le différentiel effectif de coût de la vie ; suppressionde la sur-rémunération du temps partiel etc).
- enfin la diminution du coût de certaines mesures salariales : les heures supplémentaires et les primes et indemnités liées, par exemple.

(1) Impact cumulé sur la masse salariale des promotions et mutations (glissement), des progressions des rémunérations à l'ancienneté (vieillissement) et de l'augmentation des qualifications (technicité).

Par , publié le
Source : http://www.lexpress.fr

Echo du rassemblement du 18 juin

En attendant un compte rendu de la rencontre  avec l adjoint de l IA a laquelle 2 portes paroles du Collectif ont participé aux cotes des syndicats enseignants, voici le reportage de France3 saint etienne loire :

http://rhone-alpes.france3.fr/emissions/jt-local-1920-saint-etienne
à partirde 1 minute 40 secondes environ.


Article du Progrès :
Loire. Rythmes scolaires : petite mobilisation du 18 juin à Saint-Etienne
/ Photo Yves Flammin
/ Photo Yves Flammin

L’appel du 18 juin pour sauver l’école publique », lancé dans l’ensemble de l’Hexagone, n’a pas réellement été entendu dans la Loire. Ce mercredi 18 juin, à 17heures à Saint-Etienne, ils étaient qu’une trentaine rassemblée devant l’Inspection d’académie, rue des Docteurs-Charcot.
Une petite poignée de parents d’élèves, notamment du collectif des parents d’élèves du Forez contre la réforme des rythmes scolaires, a répondu à l’invitation des militants syndicaux de la CGT, de FO et de Sud Éducation.
Tous demandent le retrait du décret Hamon, « qui aggrave encore plus la situation du décret Peillon, car il laisse aux maires la latitude d’organiser l’école, alors que c’est une prérogative de l’État ». En effet, ces manifestants jugent « inacceptable que ce sont les conseils municipaux qui délibèrent de l’aménagement des rythmes scolaires ».
Justement, ce mois de juin, les municipalités planchent pour préparer la rentrée de septembre. « C’est peut-être à cause de cela que la mobilisation est faible, car certains pensent que l’on ne peut plus rien changer » glissent certains observateurs.