Le groupe de la Libre Pensée de Roanne et ses environs
proteste avec force contre la situation scolaire de Saint-Just en Chevalet, commune
qui a signé une convention avec l’école privée confessionnelle du Sacré Cœur pour accueillir le mercredi les
enfants de l’école… publique.
La libre Pensée voit dans cette gravissime atteinte à la
laïcité une conséquence de la mise en
place des rythmes scolaires du ministre Peillon.
Avec la réforme des rythmes scolaires, le ministre a fourni le terrain pour que l’école confessionnelle - dont
le caractère chrétien, donc évangélisateur, a été tout naturellement rappelé récemment
avec force par la conférence des évêques de France – ramasse la mise de cette
réforme des rythmes dont on peut se demander si elle n’a pas été conçue d’abord
et avant tout pour promouvoir, encore davantage qu’elle ne l’est, l’école privée.
La Libre Pensée rappelle qu’elle combat pour l’abrogation de
la loi Debré, matrice de toutes les dispositions anti-laïques qui n’ont cessé
de s’attaquer à l’école publique depuis son adoption, en 1959.
Aujourd’hui, la boucle est bouclée : l’école privée,
concurrente de fait de l’école publique, aux dépens de laquelle elle est
subventionnée par l’argent public, devient un véritable
« partenaire » de l’enseignement de la République comme en atteste la
situation de Saint-Just en Chevalet.
Une telle situation prépare un avenir où les écoles publiques
et les écoles privées sous contrat fusionneraient dans une sorte de mission
unique de service public. Sont éclairants à cet égard les propos de Michel
Savatier rapportés dans la presse (Le Progrès du 23 janvier 2014) où il déclare
à propos de l’école du sacré Cœur : « Ces
locaux privés accueillent aussi l’école de la République puisque c’est une
école sous contrat avec l’éducation nationale ».
Ainsi se prépare-t-il une situation où il en serait fini de
la laïcité de l’école, composante incontournable du socle républicain de
l’Etat. Passerait en effet désormais à la trappe la séparation entre l’école
républicaine et les religions (dont la religion catholique qui contrôle
l’enseignement privé sous contrat à 95%).
La Libre Pensée salue la décision du président de la
Communauté de Communes du Pays d’Urfé de démissionner de son poste de président
en signe de protestation contre l’association Accueil de loisirs du Pays d’Urfé qui programme ses animations
indifféremment dans l’école publique et l’école confessionnelle.
En tant qu’association intimement liée à la loi de Séparation
de 1905 entre les Eglises et l’Etat, la Libre Pensée exige le respect de cette
dernière en même temps qu’elle se bat pour sa complète restauration. Dans cette
logique de laïcité, la Libre Pensée demande au ministre de l’Education
nationale le retrait de sa réforme des
rythmes scolaires.
La Libre Pensée encourage en conséquence les municipalités à
ne pas assurer la mise en place des nouveaux rythmes scolaires qui, non
contents de désorganiser la scolarité des enfants de l’école publique,
favorisent, sous couvert d’animation, l’intervention des associations diverses
et variées, notamment religieuses, auprès des enfants scolarisés dans le
public.
Roanne le 28 janvier 2014.