jeudi 20 février 2014

Témoignage d'un professeur des écoles à Paris.

Je suis professeur des écoles à Paris depuis 24 ans. Ces dix dernières années, j'ai exercé en tant que titulaire-remplaçante dans un même quartier de Paris. Je passe d'une classe à l'autre pour remplacer mes collègues absents deux jours, une semaine ou plus. Je pense donc être bien placée pour constater les effets de la réforme des rythmes scolaires à Paris de la petite section de maternelle jusqu'au CM2 sur des enfants que je revois d'une année sur l'autre.


Le premier constat que je fais, c'est qu'ils prennent plus de temps qu'avant pour effectuer un même travail. Ils s'arrêtent plusieurs fois au cours d'un exercice et se mettent à rêvasser. Je leur demande s'ils sont bloqués dans leur travail, mais ce n'est pas le cas la plupart du temps. Ils s'y remettent en rechignant un peu, de toute évidence ils semblent avoir moins de plaisir à travailler. En conséquence, il n'est plus possible de faire autant de choses qu'avant sur une même plage horaire. Ce qui est nouveau aussi, c'est l'augmentation du nombre d'élèves qui ne vont pas au bout d'un travail. Il s'arrêtent, ils commencent à s'agiter et il n'est plus possible de les remettre au travail.

Quoi qu'il en soit, à partir du jeudi après-midi, il semble évident que le temps passé en classe ne sert pas à grand chose tant il est devenu difficile de les faire travailler. Même le sport ne les intéresse plus en fin de semaine. Durant les jeux collectifs dont ils ont toujours raffolé, de plus en plus d'élèves demandent l'autorisation d'arrêter pour aller s'asseoir.

Jamais je n'avais vu autant de petits de maternelle, de CP et de CE1 s'endormir sur leur table.

En ce qui concerne les enfants de petite section de maternelle, c'est un véritable crève-coeur devoir les réveiller pendant la sieste afin qu'ils soient prêts pour les activités périscolaires de 15 heures. Le plus ahurissant, c'est quand l'activité en question est la " relaxation " qui demande qu'ils se couchent de nouveau mais à-même le sol cette fois.

Les élèves de maternelle ont plus de difficultés qu'avant pour se repérer dans le temps. Quatre mois après la rentrée, quand on les fait sortir de la classe, ils redemandent plusieurs fois s'ils vont en récréation, à la cantine, ou si leurs parents les attendent pour repartir.

Les élèves de maternelle ont toujours été plus agités à la fin du premier trimestre, à l'approche de Noël, mais cette fois ça dépasse tout. J'ai eu des classes incontrôlables par moments, malgré toute mon expérience.

A Paris, ce sont les asems ( agents spécialisés des écoles maternelles ) qui sont chargées des activités périscolaires. Comme elles ont eu très peu de formation, leur hiérarchie leur demande d'observer ce que font les instits pendant la journée et de faire la même chose le soir. Toutes se plaignent d'avoir été contraintes d'assumer cette nouvelle charge mais elles semblent toutes résignées.

Certaines rapportent que leur hiérarchie( et même leur syndicat ) leur demande de se préparer à prendre en charge les enfants à la place des instits dans le futur, dans le cadre de la transformation des écoles maternelles en " jardins d'éveil " gérés par la mairie ... Cela rend mes collègues perplexes.


En école élémentaire, les activités périscolaires n'ont démarré que début octobre. Avant cette date, les mardis et vendredis, après 15 heures, les élèves ont pu bénéficier de récréations d'une heure trente. Des activités de garderie se sont mises en place, les mêmes que celles des centres de loisirs du mercredi, mais les sorties en moins étant donné la plage horaire limitée.

Les salles de classe sont utilisées pour ces activités. Les animateurs de la mairie arrivent dans les classes peu avant 15 heures et sans grand ménagement, vous rappellent que vous devez leur laisser la place. Si vous avez le malheur de rester un peu dans la salle pour préparer la classe du lendemain, ils vous font sentir que vous les dérangez, quand ils ne vous demandent pas ouvertement de sortir. Et vous voilà avec vos collègues, errant dans les couloirs, des piles de cahiers sur les bras , cherchant un endroit pour travailler, avant de vous replier sur la " salle des maîtres " rebaptisée depuis septembre sur injonction de la mairie " salle des adultes " . Beaucoup de collègues se disent totalement démotivés à cause de ce qu'ils subissent depuis la rentrée. Il semble y avoir plus d'arrêts maladie qu'avant car j'entends plus souvent que des absences n'ont pas été remplacées faute de personnel. Pour la première fois cette année, quand j'arrive dans une école, les directeurs m'accueillent " comme le messie ".


A partir de 15 heures, je croise dans les écoles tout un tas d'adultes connus ou inconnus qui vont et viennent, avec ou sans enfants. Je croise des groupes d'enfants désoeuvrés qui ne savent pas s'ils doivent sortir ou participer à une activité, et qui finissent par s'agiter entre les monticules des cartables laissés dans les couloirs ou le préau.

Plusieurs fois, des parents se sont plaints auprès des directeurs de ce que leurs enfants se soient retrouvés seuls dans la rue à 16h30 alors qu'ils auraient dû enchaîner sur l'étude après les ateliers.

Selon les écoles, les activités périscolaires semblent se passer plus ou moins bien. Mais dans la majorité des cas, c'est très bruyant. Beaucoup d'agitation dans les classes et parfois des hurlements. Les personnes recrutées n'ont certainement pas l'expérience et l'autorité nécessaires pour prendre en charge des groupes d'enfants. Une fois, une animatrice est sortie d'une salle totalement paniquée pour me demander de l'aide pour faire descendre les enfants des tables. Plusieurs fois on m'a demandé : " mais comment vous faites pour qu'ils vous écoutent ? ".

Beaucoup d' " animateurs " s'adressent aux enfants dans un français bien peu académique. Certains même se montrent parfois peu respectueux avec eux. Il est affligeant de voir comment, à l'intérieur même de l'école, des adultes peuvent détruire en moins de dix minutes votre leçon de grammaire et votre leçon d'éducation civique de la journée.

Le matin, je retrouve souvent les classes en désordre. Des affichages sont dégradés. On perd du temps le matin à tout remettre en ordre. On perd du temps à remplir les feuilles pour établir les horaires de sortie de chacun. En fait on travaille beaucoup moins.

Globalement, les locaux sont moins bien entretenus qu'avant surtout dans les écoles maternelles ( toilettes, fientes de pigeons dans la cour ... ), les asems ne pouvant pas faire le ménage et s'occuper des enfants en même temps.

A l'extérieur de l'école, je croise des groupes d'enfants surexcités qui sont emmenés dans les gymnases par des accompagnateurs à peine plus âgés qu'eux et qui semblent n'avoir aucune autorité sur eux. Je rencontre aussi des élèves qui traînent dans la rue. Ils m'expliquent qu'ils ont demandé à ne plus aller aux activités périscolaires car ils trouvent que " c'est nul ".


Le plus inquiétant, c'est la confusion qui commence à germer entre le travail scolaire (obligatoire) et les activités périscolaire " récréatives " qui n'ont pas, bien sûr, ce caractère obligatoire. Dès le mois d'octobre, j'ai commencé à entendre des réflexions d'élèves comme " C'est obligatoire, ce travail ? " , " Pourquoi je suis obligé de le faire, ça ? " " J'ai pas envie de le faire, ça m'intéresse pas ! " que je n'avais jamais entendues avant. Le fait que la plupart des activités se déroulent dans les mêmes salles que l'enseignement est certainement la cause de cette confusion.


Est-ce que je pense cette réforme est un progrès pour l'école ? Sans hésitation : non . Mais je ne suis ni Chronobiologiste, ni Expert en Sciences de l'Education, ni Ministre de L'Education Nationale. Je suis simplement sur le terrain tous les jours.


Source: http://www.lexpress.fr/actualite/reforme-des-rythmes-scolaires-a-paris_1311689.html

Europe 1: "On avait le bouclier fiscal, ils ont les rythmes scolaires"

      
Les dernières mobilisations d'enseignants sur la réforme des rythmes scolaires n'ont pas été vraiment impressionnantes. Mais attention, ce dossier va bientôt ressortir des cartons de l'UMP.
Tiens, revoilà la réforme des rythmes scolaires... Bonjour Caroline ! Globalement, on peut dire que les dernières mobilisations d'enseignants sur le sujet n'ont pas été vraiment impressionnante... Mais... Mais... attention, ce dossier là va bientôt ressortir des cartons... Des cartons de l'UMP en l'occurrence...
C’est déjà fait...hier au bureau politique de l’UMP le sujet a été abordé pendant 20 minutes avec une consigne ne pas lâcher l’affaire... comme le dit un proche de JF Copé « on avait le bouclier fiscal ils ont les rythmes scolaires ». D’ailleurs ce n’est pas un hasard, Dès hier après midi l’UMP est reparti à l’offensive sur le sujet à l’assemblée nationale.. Dans le viseur Vincent Peillon, interrogé par un député UMP : les armes de l’opposition sont fournies par les alliés traditionnels de la gauche : les enseignants...une enquête du premier syndicat des professeurs du premier degré (le Snuipp ) montre que 75% des profs trouvent que leur condition de travail se sont dégradées depuis la réforme des rythmes scolaire...et il sont à peine 22 % a penser que la réformes améliore l’apprentissage des élèves...un cadeau pour l’UMP... JF Copé le dit lui même : « si au soir des municipales la droite l’emporte j irai réclamer à 20 heures la suppression de cette réforme »... un des barons du l’UMP a déjà tout prévu « si la vague bleue se confirme, Vincent Peillon sera remercié pour laisser place à un ministre qui détricotera sa réforme «
Thomas : il prennent peut-etre un peu leurs reves pour des réalités, là non ? ... Parce que la réforme, elle est déjà appliquée dans 20% des communes... (et ca ne se passe pas si mal...)
Le pari de l’UMP c’est que l’ensemble des communes vont devoir s’y mettre à la rentrée 2014, contraintes et forcées, et que les maires commencent déjà à faire leur calculs...bref que le sujet est loin d’être clos. Mais l’arrière pensée de l’opposition est aussi électorale, au siège de l’UMP on a regardé le calendrier... la rentrée ce sera autour du 2/ 3 septembre et les sénatoriales se dérouleront 3 semaines après...si la réformes doit être appliquée sur fond de psychodrame ce sera « un balle trappe « comme le dit un fidèle du patron de l’UMP. La droite se souvient qu’elle avait perdu le sénat quand les préfets quelques semaines avant commençait à faire appliquer la réforme du conseiller territorial.

Thomas : Caroline, cette histoire, ce n'est pas aussi un moyen de surfer sur les colères qui entoure l’école...après le débat sur la théorie du genre ...
Pour se faire applaudir dans les meeting de l’UMP il y avait jusqu’ à présent, les 35 heures et les hausses impôts...L’école est de nouveau un sujet clivant... un sujet qui permet à l’opposition de brasser les colères :, celles des déçus de Hollande à gauche ( les fonctionnaires, les profs ceux qui espéraient la loi famille)...et fédérer à droite sur un sujet qui parle justement aux familles...l’UMP avait raté le train du mariage pour tous...elle va tenter de se refaire sur l’école.


"On avait le bouclier fiscal ils ont les... par Europe1fr

LaSeyne : le maire (PS) demande le report du décret Peillon

                                            

La réflexion sur l’aménagement des rythmes scolaires se poursuit. N.T. La réflexion sur l’aménagement des rythmes scolaires se poursuit. N.T. L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise

Education. Le comité des usagers de la réforme des rythmes scolaires a tenu dernièrement sa première réunion.

Après avoir demandé à la direction académique des services de l’Éducation nationale un délai supplémentaire pour rendre sa copie* sur l’organisation du rythme éducatif, le maire (PS) de La Seyne Marc Vuillemot s’apprête à réclamer au ministre Peillon le report en 2015 de l’application de son décret.
Il en a ainsi fait l’annonce le 21 janvier dernier lors de la première réunion du comité des usagers de la réforme des rythmes scolaires, qui s’est tenue en mairie. La rencontre a réuni parents, associations, syndicats et enseignants. « Celle-ci a pour but de prendre en compte toutes les parties prenantes, explique Isabelle Renier, adjointe à la Petite enfance, alors que nous avions rencontré séparément les directeurs, les familles et les associations. Là, tout le monde est au même niveau d’information et tout le monde peut apporter sa pierre. »
Une réflexion commune somme toute nécessaire face au casse-tête de la mise en place de cette réforme, devant s’appliquer à la rentrée 2014, et qui suscite bien des débats.
Si le maire n’est lui pas opposé au principe qui s’inscrit, selon lui, dans une « logique républicaine  », il ne souhaite pas le mettre en place dans des « conditions absurdes ».
Aussi, « on ne demande pas seulement le report, on explique le travail que nous avons déjà fait et les difficultés que nous rencontrons... C’est une demande argumentée parce qu’il y a encore beaucoup de choses qui ne vont pas », explique son adjointe. En revanche, si la réponse est un refus, le maire se conformera à la loi. « On a demandé un délai, et nous continuons donc à travailler pour ne pas être pris de cours. »
Le comité des usagers prévoit de se réunir chaque mois. La réunion est ouverte à tous. La première rencontre a permis de faire le point sur la situation. « Et les échanges ont été très intéressants », rapporte Isabelle Renier qui annonce le lancement d’un questionnaire à l’attention des enseignants, et la mise en place d’écoles pilotes...
*Les municipalités avaient jusqu’au 15 janvier pour déposer leurs propositions. La Ville de La Seyne souhaite pouvoir rendre ses travaux après les municipales.
Nirina Thoreau
 

Communiqué APE Incident atelier périscolaire


 Information relative à « l’incident » survenu le mardi 1er octobre dans le cadre de l’atelier périscolaire consacré au chant et assuré par l’association ICM (Institut de Culture Musicale).

Rappel des faits : lors ce cet atelier, « l’animateur » s’est permis de gifler un enfant ainsi que de « cogner » sa tête avec un livre. Il semble également qu’il ait tenu des propos déplacés à la sortie de l’école faisant référence à l’indiscipline de son groupe, en des termes plutôt grossiers.

Madame Parpaillon ainsi que l’association contactées par nos soins ont communiqué très ouvertement avec nous, faisant part de leurs sincères regrets ainsi que de leur ferme décision d’écarter immédiatement l’animateur concerné, qui sera remplacé définitivement.
Après analyse, il apparaît que, si l’animateur en question présente un profil de professeur de musique expérimenté (instruments), travaillant depuis de nombreuses années avec cette association, il est en  revanche très peu familiarisé avec le milieu scolaire.
Si le comportement individuel de cet animateur est difficilement excusable, il semble plus intéressant de s’attarder sur les leçons qu’un tel incident permet de tirer : la mise en place précipitée d’un volume considérable d’ateliers rend impossible, tant pour la ville que pour les associations, le recrutement de personnels présentant tous la double compétence « technique » et pédagogique. En conséquence il aura nécessairement fallu sacrifier, dans bien des cas, soit la capacité à présenter un contenu de qualité soit la capacité à « gérer » un groupe d’enfants.
Ce constat peu rassurant conduit à s’interroger sur l’intérêt du développement volontariste sur une aussi large échelle d’un périscolaire entièrement « administré par la mairie », au détriment du périscolaire traditionnel, souple et pleinement choisi (des associations existant depuis bien des années sont malheureusement sur le point de fermer, par assèchement du vivier d’animateurs et des créneaux disponibles).
En tout état de cause nous ne pouvons que conseiller aux parents de se montrer vigilant à l’égard des ateliers de leurs enfants, sans pour autant tenir en inutile suspicion des associations et personnels qui pour certains (espérons beaucoup) ne le méritent p

 
 

Humour, ils sont épuisés par les TAP!!!


Sondage le Figaro, on continue de vôter!!!

Rythmes scolaires : faut-il faire participer les parents au financement des activités ?

                                                     
 

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