vendredi 13 juin 2014

Rythmes scolaires : bras de fer à Marseille

Le sénateur maire UMP de Marseille avait proposé, pour les élèves des 445 écoles maternelles et primaires de la cité phocéenne, de conserver quatre jours de classe avec du soutien scolaire en guise d'activité périscolaire.

Le sénateur maire UMP de Marseille avait proposé, pour les élèves des 445 écoles maternelles et primaires de la cité phocéenne, de conserver quatre jours de classe avec du soutien scolaire en guise d'activité périscolaire. Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP
Le rectorat a rejeté le projet d'organisation proposé par Gaudin pour la mise en œuvre de la réforme.
Après la rondeur, la fermeté. Benoît Hamon, le ministre de l'Éducation nationale, a prévenu jeudi que les maires n'appliquant pas la réforme des rythmes scolaires à la prochaine rentrée feraient un «choix parfaitement illégal» qui leur vaudrait d'être «condamnés». Particulièrement visé, le sénateur maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui a d'abord demandé un moratoire d'un an puis a proposé un projet d'organisation qui vient d'être rejeté par le recteur de l'académie d'Aix-Marseille.
La réforme prévoit en effet une nouvelle répartition du temps scolaire sur neuf demi-journées, soit quatre jours et demi au lieu de huit demi-journées sur quatre jours aujourd'hui, suivies de trois quarts d'heure d'activités périscolaires, ces trois heures pouvant être regroupées en une seule demi-journée depuis le décret Hamon.
Jean-Claude Gaudin avait proposé pour les 73.000 élèves des 445 écoles maternelles et primaires de la Cité phocéenne de conserver quatre jours de classe avec du soutien scolaire en guise d'activité périscolaire, après la classe. Il s'engageait à doubler progressivement le budget consacré au soutien scolaire, le portant de 9 à 18 millions d'euros par an.
«Le projet de la mairie de Marseille n'est conforme ni au décret de 2013 ni à celui de 2014 qui permet des aménagements. Nous assumerons notre responsabilité et arrêterons le temps scolaire dans les écoles de Marseille à moins qu'on nous propose un nouveau projet», a commenté jeudi Ali Saïb, recteur de l'Académie d'Aix-Marseille. Ce dernier rappelle que l'organisation du temps scolaire est de la stricte responsabilité de l'État, celle des activités périscolaires étant du ressort des collectivités territoriales et étant facultative.

Un coût estimé à 25 millions d'euros

«Le gouvernement est autiste», s'est insurgé Gaudin en regrettant que le moratoire demandé lui ait été refusé tout comme son «plan de développement du soutien scolaire».
Pour l'élu, cette réforme pose un problème majeur, celui de son coût, qu'il a chiffré à 25 millions d'euros, coût qui n'étant pas totalement compensé par l'aide de l'État (10 millions au maximum pendant deux ans) va l'obliger à augmenter les impôts, car parallèlement l'État réduit la dotation globale de fonctionnement de la ville de 8 millions d'euros et minore sa dotation de solidarité urbaine.
Mais Gaudin, ayant toujours dit qu'il ne se placerait pas dans l'illégalité, va chercher une solution. «Nous sommes très déçus que notre projet ait été rejeté surtout pour les élèves car on proposait de lutter contre l'échec scolaire. Nous allons réfléchir à une autre organisation mais l'ultimatum à ce soir du recteur, ce n'est pas possible», précise Danièle Casanova, l'adjointe au maire en charge de l'éducation, qui se déclare choquée d'avoir appris la nouvelle par les journalistes.
La solution pourrait être un regroupement des activités périscolaires le vendredi après-midi, comme la majorité des conseils d'école interrogés par l'académie en ont exprimé le souhait, et une matinée de classe supplémentaire le mercredi matin sans cantine car cela coûterait 6 millions d'euros, explique Danièle Casanova.
Cette solution, qui a été adoptée par Lyon notamment, «ne va pas du tout dans l'esprit du décret. Elle n'allège pas la journée d'école et ajoute une matinée où les enfants doivent se lever!» remarque Mme Casanova.
«Nous sommes contre cette réforme, car c'est un désengagement complet de l'État qui dicte sa loi puis dit aux maires de se débrouiller sans couvrir les dépenses, appuie Céline Fabre, de l'association Gilets jaunes, qui lutte depuis un an contre cette réforme. Si Hamon ne fait pas quelque chose avant les vacances, on lui garantit un enfer à la rentrée!» L'association compte sur les 50 recours déposés contre les décrets Peillon et Hamon pour obtenir le retrait de la réforme.

Source : lefigaro.fr, publié le 12 juin 2014

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