mercredi 18 juin 2014

Rythmes scolaires : Jean-Claude Gaudin ne décolère pas

Le conseil municipal de Marseille a demandé ce lundi un moratoire sur la réforme des rythmes scolaires qui doit être appliquée à la rentrée 2014. La Ville s’inquiète du "poids qu'elle fait peser sur les finances".
Le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, réclame un moratoire sur la réforme des rythmes scolaires (Archives).
Crédit : AFP / BORIS HORVAT
Le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, réclame un moratoire sur la réforme des rythmes scolaires (Archives).
 
"L'erreur" a été de "prendre une telle décision, qui concerne les 36.000 villes de France, sans vouloir passer par le Parlement de la République (...) C'est une faute politique que d'avoir voulu passer en force", a déclaré ce lundi le sénateur-maire (UMP) Jean-Claude Gaudin, qui n'a jamais caché son hostilité vis-à-vis de cette réforme.

Si l'élu a salué les assouplissements proposés par le nouveau ministre de l'Éducation nationale Benoît Hamon, avec la possibilité de rassembler les activités périscolaires dans une seule demi-journée, il a estimé que ces "quelques efforts" étaient "insuffisants". "Quand l'État impose aux communes une charge supplémentaire, il doit la restituer par ailleurs, ce qui n'est visiblement pas le cas", a-t-il dénoncé.

Une réforme à "25 millions d'euros"

Selon le maire adjoint chargé des Finances, Roland Blum, le coût de la réforme est chiffré à "25 millions d'euros". Soit la somme nécessaire pour recruter des animateurs dans les 445 écoles communales et renforcer le personnel municipal et organiser les activités.

La municipalité réclame par conséquent un report dans l'attente "des solutions sur la compensation financière intégrale" des dépenses engagées. Et "si le gouvernement n'accepte pas le moratoire, on ne mettra pas en oeuvre la réforme. On n'a pas l'intention de se laisser embrigader dans une affaire qui peut conduire à des déficits publics abyssaux", a assuré Roland Blum.

Manifestation des agents territoriaux FO des écoles

Le PS a regretté le vote de cette délibération. "Marseille va être ainsi la seule grande ville de France à ne pas souhaiter adopter un décret que 22% des communes respectent déjà et que 99% appliqueront à la prochaine rentrée", a réagi la conseillère municipale Annie Lévy-Mozziconacci. "La semaine de quatre jours est un non-sens biologique (...) Cette réforme est une prescription médicale!", a lancé l'élue, généticienne de profession.

Quelques centaines d'agents territoriaux FO des écoles ont manifesté avant le conseil municipal pour dire leur opposition à la réforme. Patrick Rué, secrétaire général du syndicat, craint que sa coûteuse mise en oeuvre fasse "passer à la trappe les revendications salariales" et affecte le recrutement. Il prédit également "une surcharge de travail pour les agents" qui, en outre, "ne veulent pas travailler le mercredi".

Les communes qui ne sont pas encore passées à la semaine de 4,5 jours devront appliquer à la rentrée cette réforme controversée, élaborée par le prédécesseur de Benoît Hamon, Vincent Peillon. Initialement, elle devait être mise en oeuvre partout à la rentrée 2013. Mais en novembre 2012, face à l'inquiétude des maires sur les "difficultés de mise en oeuvre", François Hollande avait annoncé un étalement sur deux ans.
 

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